La biodiversité urbaine

Les villes ont été bâties sur des terres autrefois occupées par des espaces naturels ou cultivés. Les Hommes ont façonné ces territoires en une mosaïque d’espaces construits et d’espaces verts entrecoupés de voies de communication. Ils ont ainsi exercé une influence forte, parfois sans le savoir, sur la biodiversité des aires urbaines.

  • La biodiversité urbaine
[Photo Bernard Faye | © MNHN]
Les espèces qui peuplent les villes

Partout dans le monde, les plantes et les animaux qui cohabitent avec les hommes dans les villes sont à peu près les mêmes. Certaines espèces sont choyées, cultivées, domestiquées et trouvent toutes leur place en ville. Les citadins les ont choisies et sélectionnées : chats, chiens, perruches... pour leur tenir compagnie, géraniums, arbres à papillons... pour fleurir leurs balcons ou leurs jardins, platanes, marronniers d’Inde pour verdir leur avenues.
Plusieurs de ces espèces, les arbres à papillons ou les perruches, par exemple, se sont si bien acclimatées au milieu urbain qu’elles se sont échappées des jardins et des maisons pour s’installer dans d’autres espaces de la ville et former des populations sauvages.
D’autres espèces profitent de la présence de l'homme à son insu ; elles trouvent auprès des citadins le gîte, le couvert et même les moyens de transport. La forte concentration humaine produisant des volumes de déchets considérables nourrit cette biodiversité urbaine qui peut parfois former des populations importantes de rats, de blattes, d’orties, par exemple. Les véhicules, les semelles des chaussures, le bas des pantalons ou les poils des balayeuses sont autant de vecteurs de déplacement pour les graines des plantes. Les espèces les plus sensibles, qui ne supportent pas l’agitation humaine se maintiennent en ville dans les boisements peu fréquentés, les cimetières, ou encore les berges de cours d’eau difficilement accessibles.
Les plantes profitent de tous les interstices pour s’installer, elles sont abondantes en ville et rendent de nombreux services. Quelques unes, souvent les plus jolies, sont connues et appréciées : les pâquerettes, les coquelicots... mais, la plupart restent inconnues des citadins.

Les plantes sauvages rendent les villes plus agréables à vivre

Les espaces verts tempèrent les canicules, participent à l’absorption des gaz à effet de serre, aident à la dépollution de l’eau et du sol et sont également essentiels au bien-être et à la santé des habitants. De plus, leurs rôles culturels et récréatifs participent au plaisir d’habiter les villes. La richesse de ces espaces dépend des surfaces qui leur sont consacrées, des modes de gestion qui leur sont appliqués et des connexions vertes qui les relient. En effet, pour assurer leur pérennité, les plantes doivent pouvoir se déplacer en ville ceci grâce à la circulation de leurs graines et de leur pollen. C’est pourquoi les friches, les pieds des arbres d’alignement, les jardinières, les toits, les murs ou tout autre interstice urbain sont autant de relais indispensables pour assurer la continuité entre les populations de plantes des squares ou des jardins.